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Didier Wampas en interview

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Rarement un Punk n’a été aussi sympathique que Didier Wampas. Le gringalet du fond de la classe qui fait le con et qui fait marrer tout le monde? C’est lui. Et à 49 ballets, ses dons de showman sont intactes. Electricien à la RATP depuis trente ans, Didier Wampas voit la musique comme un plaisir, dans une salle pleine comme dans sa cabine de douche, une parenthèse hurlée qui remplit aisément ses heures perdues. A l’occasion de la sortie de son album solo, le chanteur punk à haute tension s’est confié. Interview entrée en gare.

L’idée d’un album solo, ça te trottait dans la tête depuis longtemps?

Ce n’est pas vraiment un choix de ma part. C’est plutôt la maison de disques qui m’a proposé de le faire. Elle m’a envoyé faire des maquettes à L.A. et ça s’est construit comme ça. A la base ce n’est pas mon idée.

Ce titre “Taisez-moi” t’es venu spontanément ou au contraire c’est un message subliminal?

Non non ce n’est pas un message subliminal (rires). C’est complètement spontané, ça m’est venu comme ça. Il n’y a rien derrière.

L’album sonne très 60’s. Tu as choisi les musiciens en fonction de ça ou ce sont eux qui t’ont apporté ce style?

Ce sont eux qui m’ont apporté tout ça. Je ne savais pas avec qui j’allais jouer au départ. On m’a présenté à Ryan Ross, le guitariste de “Panic at the disco”, qui a d’ailleurs monté un autre groupe du genre Beatles, et vu qu’il est bien dans le trip vintage, on a construit là-dessus. Tu sais, à la base, les chansons étaient écrites pour les Wampas et je ne pensais pas les jouer de cette manière là. Je me suis un peu laissé faire et finalement ça a bien fonctionné.

Quand on se penche un peu sur les tournées que tu as fait avec les Wampas, qui étaient bourrées d’énergie et de folie, on imagine mal un Didier Wampas calme. Tu nous réserve une surprise en concert?

En fait je n’en sais rien. On n’a pas réellement commencé à tourner. On a joué une première fois il y a deux semaines mais on ne peut pas trop se rendre compte. Pour la tournée, je vais jouer avec les Bikini Machine, un très bon groupe de Rennes, et à mon avis avec eux, il y a peu de chances que soit trop mou sur scène. Et puis, je ne me vois pas coincé derrière un micro sans bouger pendant une heure et demi, ça va pas être possible (rires).

C’est assez difficile de se contenir quand on est punk comme toi…

Ouais c’est clair, c’est impossible…

Si on regarde bien: le punk électricien qui ne jouerai pas saturé, c’est un comble, non?

Oui c’est vrai. Je ne joue pas de guitare sur ce disque. Et vu que ce n’était pas mon idée, je me suis totalement laissé guidé, j’ai proposé aux gens d’apporter leur touche et je n’ai fait que chanter mes textes sur les mélodies des autres.

Tu as enregistré une partie du disque à Los Angeles. Si les ricains n’étaient pas là, on n’en serait pas là en musique aujourd’hui…

Ah ça c’est sûr (rires)! Comme disait l’autre…

Sur le premier titre du disque, “La propriété c’est du vol”, on sent ton envie de faire passer un message punk, le souhait de pogoter le système…

Ce titre n’est pas vraiment anarchiste, c’est simplement que je me fous d’être propriétaire ou pas. Il y a toujours plein de gens qui me demandent “pourquoi t’es pas propriétaire, pourquoi tu jettes ton argent par les fenêtre en payant ton loyer?”. Je n’y peux rien, je m’en fous complètement, c’est un truc qui n’a aucune importance pour moi. J’ai l’impression que les gens perdent un peu d’innocence et gagnent en suffisance en devenant proprios. Finalement on devient peut-être plus con en achetant des murs. Je ne suis pas contre la propriété, c’est juste un truc tellement loin de moi…

Sur le dernier album de Wampas figurait “I hate Switzerland”, une chanson certes provocante, mais ici les gens t’aiment beaucoup. C’est le côté masochiste de la Suisse?

(rires) Non non mais il y a eu quelques problèmes ici. On voulait jouer dans une salle et les mecs ont déclarés qu’ils se mettraient en grève si les Wampas venaient. On n’a pas pu tourner en Suisse, les gens l’ont mal pris, les gens ont protesté sur les radios… Ils n’étaient pas très contents les suisses.

Touchés dans leur orgueil?

On les comprend en même temps. Mais tu sais, c’était vraiment une provocation au deuxième degré, rien de bien méchant…

Si Didier Wampas devait tout recommencer, il changerait quoi? Il garderait son job à la RATP?

Je ne regrette rien et je crois sincèrement que j’aurais gardé mon job d’électricien. Je suis tellement content de faire ce que je fais, je ne changerais rien. Franchement c’est un rêve de gosse de monter sur scène, écrire des chansons… Je suis tellement heureux de tout ça que le reste ne compte pas. La réussite matérielle est totalement accessoire, on s’en fout quoi! La chance que j’ai de faire un groupe de rock, j’y pensais quand j’étais môme et maintenant je le vis, c’est fantastique! J’écoutais des dizaines de disques dans ma chambre, je chantais tout seul devant ma glace et aujourd’hui c’est devant des fans… Non, je ne changerais rien du tout.

La disparition de Marc Police (premier guitariste des Wampas suicidé en 1991), c’est peut-être le seul truc que tu changerais, non?

(silence) Ah ouais bien sur, mais ça on n’y peut rien. Si je le pouvais, j’aurais empêché ça… On ne remplace pas un ami.

L’hommage que tu lui rends sur “Karmann” est à la fois très touchant et intime…

Oui oui, je voulais faire une chanson sur lui depuis longtemps. En me baladant à Los Angeles, j’ai croisé une bagnole qui m’a rappelé Marc et la chanson est sorti comme ça. Ce n’est pas facile à expliquer.

La fameuse chanson sur Sardou (“Chanteur de droite”), selon toi, c’est plutôt jeu de la promo ou jeu de la vérité?

(hésitant) Ce n’est pas seulement le jeu de la promo mais aussi un exercice de style, de pouvoir écrire sur Sardou. Tout le monde est tellement politiquement correct que ça m’a fait marrer de chanter sur lui. Une fois, dans un festival de chansons engagés, j’avais osé chanter “Les ricains” a cappela et tout le monde m’avait sifflé. Sur le moment ça m’a beaucoup plus et j’ai décidé de recommencer. Tu vois, en France, tous les chanteurs sont un peu cultes, repliés un jour ou l’autre, sauf Sardou qui est devenu un pestiféré; alors je me suis dit: tiens,je vais écrire un texte pour le défendre.

Dans 20 ou 30 ans voir même aujourd’hui, si on prend un peu de recul, un électricien qui fait du rock à haute tension, ça a de la gueule, non? Un peu comme le boucher ferait un disque de métal qui taille en pièces…

(rires) Bin ouais, tu m’étonnes. Voilà, “High voltage rock’n’roll” comme chantait ACDC!

Finalement, que le marché explose, que les maisons de disques fassent les mauvais choix (ce qui a le don d’énerver les puristes), après tout on s’en fout. Ce que tu veux Didier, c’est TE faire plaisir et NOUS faire plaisir, et c’est réussi…

Merci. Evidemment, c’est mon moteur. Tout le reste, on s’en fout. Comment ça se passera dans l’avenir avec les majors? Je n’y pense pas aujourd’hui et je n’y penserai pas demain.

Didier, je vais te poser cinq questions auxquelles tu vas répondre par: “Punk” ou “Pas Punk”.

– Nolwenn Leroy tête d’affiche d’un festival interceltique, Punk ou Pas Punk?

Ouhlala tu commences fort… Allons-y, Punk!

– Les BB Brunes qui se teindraient en blond, Punk ou Pas Punk?

Oui, c’est Punk aussi.

– Regarder un film 3D sans les lunettes, Punk ou Pas Punk?

Ah oui ce serait très très Punk ça (rires).

– DSK qui se présenterait à la dernière minute, Punk ou Pas Punk?

Alors là oui! Ce serait le comble du Punk!

– La voix de Didier Wampas pour les annonces d’entrée en gare à la RATP ou la SNCF, Punk ou Pas Punk?

Ca aussi ce serait très Punk! Mais hélas, on n’y arrivera pas. Les deux dernières, franchement bravo! Punk!

 

Propos recueillis par Gyslain Lancement

Album “Taisez-moi” disponible en CD et Vinyl (Disques Office)

 

 

 

 

 

 

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